
Comment le couple royal belge a-t-il réagi suite au double attentat du 22 mars à Bruxelles (première grande tragédie depuis le début de leur règne en 2013) ayant causé la mort d'une trentaine de personnes?
La première réaction du Palais est la diffusion de ce communiqué : "Le Roi et la Reine sont bouleversés par les attentats à l'aéroport de Bruxelles-National et dans le métro bruxellois. Ces actes sont odieux et lâches. Les pensées émues du Roi et de la Reine vont en premier lieu aux victimes et à leurs familles et aux services de secours qui mettent tout en œuvre pour porter assistance aux victimes".
Les activités officielles des souverains prévues jusqu'à la fin de la semaine sont annulées. Le drapeau belge du palais royal est mis en berne pour les trois jours de deuil national. On apprend aussi que les rois Felipe VI d'Espagne, Willem-Alexander des Pays-Bas, Mohammed VI du Maroc et Abdallah II de Jordanie ont tenu à téléphoner au roi Philippe pour lui présenter personnellement leurs condoléances. D'autres chefs d'Etat l'ont fait par écrit.
Fait exceptionnel : en accord avec le premier ministre Charles Michel, le Roi décide de prononcer, le soir même à 19h, un court discours télévisé : "Mesdames et Messieurs, aujourd'hui, notre pays est en deuil. Pour chacun de nous, ce 22 mars ne sera plus jamais une journée comme les autres. Les vies brisées, les blessures profondes, ces souffrances sont celles de tout notre pays. Mathilde et moi partageons votre peine, vous qui avez perdu un proche ou qui avez été blessés par les attentats lâches et odieux d'aujourd'hui. Nous exprimons tout notre soutien à l'égard des membres des services de secours et de sécurité, et notre reconnaissance à tous ceux qui spontanément offrent leur aide. Face à la menace, nous continuerons à répondre ensemble avec fermeté, calme et dignité. Gardons confiance en nous-mêmes. Cette confiance est notre force".
Par rapport à ses traditionnelles allocutions télévisées de Noël et de la fête nationale, on notera plusieurs différences. Le discours n'a pas commencé et ne s'est pas terminé par la Brabançonne. Le Roi était assis derrière son bureau alors qu'il est d'habitude debout. Le drapeau belge avait été mis clairement en évidence derrière lui. Il a remplacé sa formule habituelle "La Reine et moi" par "Mathilde et moi".
Le 23 mars, les souverains se rendent sur les lieux du double attentat à l'aéroport de Bruxelles-National et à la station de métro Maelbeek. Ils participent à la minute de silence organisée à la Commission Européenne, en présence du gouvernement belge, du président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker et du premier ministre français Manuel Valls. Le lendemain à 14h, le Roi, la Reine et toutes les autorités du pays se retrouvent devant le Parlement pour une cérémonie d'hommage aux victimes.
Pendant plusieurs jours, le couple royal se rend au chevet de personnes blessées lors des attentats et hospitalisées dans neuf hôpitaux du pays : hôpital Erasme, hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek, hôpital universitaire de Louvain, hôpital Jan Portaels à Vilvoorde, hôpital universitaire de Bruxelles sur le campus de Jette, hôpital universitaire Saint-Pierre à Bruxelles, hôpital de Loverval à Charleroi, hôpital Stuyvenbergh à Anvers, hôpital Saint-Michel à Bruxelles.
Nos souverains se rendent aussi aux centres d'appels d'urgence 112 à Louvain et Bruxelles afin de féliciter les standardistes qui ont joué un rôle crucial dans la réaction rapide et efficace des services de secours et la prise en charge des victimes des attentats. De passage en Europe, le secrétaire d'Etat américain John Kerry vient présenter personnellement ses condoléances au Roi le 25 mars. Le premier ministre Charles Michel est reçu en audience le même jour.
Parmi les autres membres de la famille royale, seul le prince Laurent réagit aux attentats en confiant à VTM : "Parce que les dirigeants ont mal géré les affaires du monde, ce sont les gens ordinaires qui doivent souffrir. Aucune bombe n'explose au palais royal ou à l'Elysée mais dans le métro où il y a forcément beaucoup plus de gens, ce que je ne peux pas supporter. C'est horrible et scandaleux. C'est parce que les politiciens au plus haut niveau ne se comprennent pas et ne comprennent pas ce que le peuple endure. Le problème ne se situe pas au niveau de la justice ou à celui de la police, mais bien à celui de la politique européenne et mondiale".
Suite à de nouvelles arrestations à Anderlecht le 8 avril, le Palais réagit sur Twitter : "Félicitations et merci à tous ceux qui ont permis d'interpeler deux présumés terroristes".