
Critiqué pour son manque de réaction suite aux attentats de Paris du 13 novembre 2015 et pour son week-end en thalasso en Bretagne du 20 au 22 novembre (alors que la menace terroriste force le gouvernement à relever le niveau de sécurité à Bruxelles, devenue une ville morte pendant plusieurs jours), le Roi se rend fin novembre au centre de crise du gouvernement pour une réunion de travail sur le rôle du centre depuis les attentats du 13 novembre et la proclamation du niveau de menace 3 sur l'entièreté du territoire national et de menace 4 dans l'agglomération bruxelloise. On sait aussi qu'il a téléphoné au roi Mohammed VI du Maroc pour faciliter la collaboration entre les services de sécurité belges et marocains.
D'autres activités du souverain ont lieu sur le même sujet les semaines suivantes : audiences avec le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw, le coordinateur de l'Union Européenne pour la lutte contre le terrorisme Gilles de Kerchove, les ministres de la Justice Koen Geens et de l'Intérieur Jan Jambon, tables rondes au palais royal sur l'antiterrorisme et la prévention de la radicalisation, rencontre avec les familles des victimes belges des attentats de Paris et Bamako.
Philippe en fait le thème central de son discours télévisé de Noël 2015 :
"En cette fin d'année, nous restons malheureusement marqués par les dramatiques attentats perpétrés à Paris et conscients des menaces qui continuent à peser sur nous. Au-delà de l'horreur qui se multiplie en divers endroits, en Europe et ailleurs, nos démocraties sont confrontées à un triple défi : se défendre, prévenir, construire. J'ai pleine confiance en notre capacité de mener à bien cette tâche.
Face à la menace terroriste, nos autorités ont réagi avec calme, rapidité et détermination. Je tiens à rendre hommage à tous ceux et celles qui se sont engagés et le restent plus que jamais pour assurer notre sécurité, poursuivre les coupables et prévenir de nouveaux attentats. Les événements récents ont prouvé combien il est important d'investir dans la justice, la police, l'armée et les services de renseignements. Je tiens à vous remercier tous, et en particulier les habitants de Bruxelles, pour votre comportement digne et responsable pendant cette période difficile.
Pour défendre notre société, il est aussi primordial de ne pas nous laisser intimider et de ne pas nous diviser. C'est ce que recherchent nos agresseurs. J'ai confiance dans le fait que nous resterons unis, citoyens d'un pays ouvert, où la grande majorité des compatriotes d'origine étrangère ont saisi les chances qui leur étaient offertes et partagent les valeurs de notre pays. Ils sont les fils et les filles de ce pays. Ne confondons pas ceux qui dévoient leur religion avec ceux qui la pratiquent dans le respect des valeurs universelles de l'humanité.
Ensuite, il me paraît important de revenir à ce qui fait le socle de notre société, ce à quoi nous tenons absolument : nos valeurs et nos règles de vie commune. Cela implique que nous éduquions nos enfants au respect des diverses religions et convictions philosophiques. Elles ont en commun la volonté de donner sens à la vie, de respecter autrui, de s'ouvrir aux autres. Le respect de ces règles communes, c'est la tolérance zéro par rapport aux discours de haine. C'est combattre jour après jour toute forme de stigmatisation et de ségrégation. C'est aussi aider les personnes tentées par des endoctrinements fanatiques à y résister.
Enfin, je suis confiant dans notre capacité à construire une société plus harmonieuse. Je voudrais pour cela m'adresser spécialement à vous, les jeunes, vous qui avez un désir profond de croire dans la vie, de croire en l'autre. Cultivez cet idéal et investissez votre énergie et vos talents dans tout ce qui rassemble. L'harmonie d'une famille, d'un quartier, d'une commune, d'une région, d'un pays dépend en premier lieu de notre façon de créer des liens les uns avec les autres. Là, se trouve le sens de la vie, dans des projets qui reconnaissent une place à l'autre et qui lui permettent de donner le meilleur de lui-même. Ce sont les fanatiques qui refusent à l'autre le droit de penser et de vivre autrement. Tout projet qui donne sens à la vie se construit dans le temps. Pour bâtir l'avenir, cultivez les liens avec les générations qui vous précèdent. C'est dans l'histoire que nous enracinons nos valeurs. Les fanatiques, eux, veulent effacer toute trace de l'histoire.
Finalement, je vous encourage à dialoguer et à débattre sur les questions essentielles. Le dialogue et le débat sont au cœur de la rencontre de l'autre, tout comme de la connaissance de soi. Allez à la découverte de l'autre dans sa culture et ses convictions philosophiques et religieuses. Au contraire du fanatisme qui, lui, refuse tout débat.
Je sais que nous sommes capables de surmonter les épreuves auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui. L'histoire a prouvé que notre modèle est plus fort que tous les fanatismes et tous les totalitarismes. Mais il nous faut continuer à construire ensemble cette société, plus humaine et plus juste".
Ensuite, il me paraît important de revenir à ce qui fait le socle de notre société, ce à quoi nous tenons absolument : nos valeurs et nos règles de vie commune. Cela implique que nous éduquions nos enfants au respect des diverses religions et convictions philosophiques. Elles ont en commun la volonté de donner sens à la vie, de respecter autrui, de s'ouvrir aux autres. Le respect de ces règles communes, c'est la tolérance zéro par rapport aux discours de haine. C'est combattre jour après jour toute forme de stigmatisation et de ségrégation. C'est aussi aider les personnes tentées par des endoctrinements fanatiques à y résister.
Enfin, je suis confiant dans notre capacité à construire une société plus harmonieuse. Je voudrais pour cela m'adresser spécialement à vous, les jeunes, vous qui avez un désir profond de croire dans la vie, de croire en l'autre. Cultivez cet idéal et investissez votre énergie et vos talents dans tout ce qui rassemble. L'harmonie d'une famille, d'un quartier, d'une commune, d'une région, d'un pays dépend en premier lieu de notre façon de créer des liens les uns avec les autres. Là, se trouve le sens de la vie, dans des projets qui reconnaissent une place à l'autre et qui lui permettent de donner le meilleur de lui-même. Ce sont les fanatiques qui refusent à l'autre le droit de penser et de vivre autrement. Tout projet qui donne sens à la vie se construit dans le temps. Pour bâtir l'avenir, cultivez les liens avec les générations qui vous précèdent. C'est dans l'histoire que nous enracinons nos valeurs. Les fanatiques, eux, veulent effacer toute trace de l'histoire.
Finalement, je vous encourage à dialoguer et à débattre sur les questions essentielles. Le dialogue et le débat sont au cœur de la rencontre de l'autre, tout comme de la connaissance de soi. Allez à la découverte de l'autre dans sa culture et ses convictions philosophiques et religieuses. Au contraire du fanatisme qui, lui, refuse tout débat.
Je sais que nous sommes capables de surmonter les épreuves auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui. L'histoire a prouvé que notre modèle est plus fort que tous les fanatismes et tous les totalitarismes. Mais il nous faut continuer à construire ensemble cette société, plus humaine et plus juste".
En février 2016, le Roi reçoit en audience le nouveau et l'ancien directeurs de l'Organe de Coordination pour l'Analyse de la Menace. Il effectue une visite symbolique à Molenbeek-Saint-Jean (où habitaient des terroristes ayant participé aux attentats de Paris) : il se rend au centre de formation de Lidl et à la Maison des Cultures. Une réunion de travail sur le thème de l'intégration est également organisée en mars au palais royal.
Le 16 mars, le Roi se rend à la Cellule Terrorisme de la Police Judiciaire Fédérale suite à l'opération antiterrorisme à Forest. Il y rencontre les agents impliqués dans l'opération et est informé de la poursuite de l'enquête. Deux jours plus tard, suite à l'arrestation de Salah Abdeslam, le Palais réagit sur Twitter et sur Facebook : "Félicitations aux services de sécurité et aux agents qui ont participé aux opérations à Molenbeek aujourd'hui".
Un double attentat est perpétré le 22 mars dans notre capitale, causant la mort d'une trentaine de personnes. Le Palais diffuse ce communiqué : "Le Roi et la Reine sont bouleversés par les attentats à l'aéroport de Bruxelles National et dans le métro bruxellois. Ces actes sont odieux et lâches. Les pensées émues du Roi et de la Reine vont en premier lieu aux victimes, à leurs familles et aux services de secours qui mettent tout en oeuvre pour porter assistance aux victimes".
Les rois Willem-Alexander des Pays-Bas, Felipe VI d'Espagne, Mohammed VI du Maroc et Abdallah II de Jordanie téléphonent personnellement au souverain pour lui présenter leurs condoléances. D'autres chefs d'Etat lui adressent un télégramme. Durant les trois jours de deuil national, toutes les activités officielles prévues de Philippe et Mathilde sont annulées et le drapeau belge est mis en berne sur le toit du palais royal.
A 19h, le Roi prononce une courte allocution télévisée : "Mesdames et Messieurs, aujourd'hui, notre pays est en deuil. Pour chacun de nous, ce 22 mars ne sera plus jamais une journée comme les autres. Les vies brisées, les blessures profondes, ces souffrances sont celles de tout notre pays. Mathilde et moi partageons votre peine, vous qui avez perdu un proche ou qui avez été blessés par les attentats lâches et odieux d'aujourd'hui. Nous exprimons tout notre soutien à l'égard des membres des services de secours et de sécurité et notre reconnaissance à tous ceux qui spontanément offrent leur aide. Face à la menace, nous continuerons à répondre ensemble avec fermeté, avec calme et dignité. Gardons confiance en nous-mêmes. Cette confiance est notre force".
Quatre différences sont à noter par rapport à ses traditionnels discours de Noël et de la fête nationale. Le Roi était assis à son bureau, et non debout. Il a utilisé l'expression "Mathilde et moi" au lieu de l'habituel "La Reine et moi". Le drapeau belge était mis clairement en évidence derrière lui. Il n'y a pas eu de Brabançonne au début et à la fin du discours.
Dans les jours qui suivent, le couple royal se rend sur les lieux des deux attentats, participe à la cérémonie d'hommage des autorités belges devant le Parlement et à la minute de silence à la Commission Européenne (en présence du président Jean-Claude Juncker et du premier ministre français Manuel Valls), remercie le personnel des centres d'appel d'urgence 112 de Louvain et Bruxelles qui ont joué un rôle crucial dans la réaction rapide et efficace des services de secours. Nos souverains se rendent au chevet des blessés dans neuf hôpitaux du pays : Hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek, Hôpital Erasme, Hôpital Universitaire de Louvain, Hôpital Universitaire Saint-Pierre à Bruxelles, Hôpital Universitaire de Bruxelles sur le campus de Jette, Hôpital Jan Portaels à Vilvorde, Hôpital de Loverval à Charleroi, Hôpital Stuyvenbergh à Anvers, Hôpital Saint-Michel à Bruxelles. De passage en Europe, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'arrête à Bruxelles pour rencontrer le Roi et lui apporter le soutien des Etats-Unis.
Parmi les autres membres de la famille royale, la princesse Léa met un message de soutien sur son site Internet. Et le prince Laurent confie à VTM : "Parce que les dirigeants ont mal géré les affaires du monde, ce sont les gens ordinaires qui doivent souffrir. Aucune bombe n'explose au palais royal ou à l'Elysée, mais dans le métro où il y a forcément beaucoup plus de gens, ce que je ne peux pas supporter. C'est horrible et scandaleux. C'est parce que les politiciens au plus haut niveau ne se comprennent pas et ne comprennent pas ce que le peuple endure. Le problème ne se situe pas au niveau de la justice ou à celui de la police, mais bien à celui de la politique européenne et mondiale".
Suite à de nouvelles arrestations le 8 avril à Anderlecht, le Palais réagit sur Twitter : "Félicitations et merci à tous ceux qui ont permis d'interpeler deux présumés terroristes".
Un sondage paru à la mi-avril montre que 77% des Belges estiment que le couple royal a bien réagi suite aux attentats du 22 mars à Bruxelles.
Fin avril, le Roi se rend en métro de la Gare Centrale à la station Maelbeek qui venait d'être réouverte au public. Il reçoit aussi en audience le ministre de l'Intérieur Jan Jambon et le président de l'Exécutif des Musulmans de Belgique Salah Echallaoui.
Lors de la remise du Prix Reine Mathilde 2016, la souveraine déclare dans son discours : "Les événements tragiques qui ont récemment secoué notre pays nous ont rappelé d'une manière particulièrement pénible que nous devons accorder davantage d'attention à la place des jeunes dans la société. Nous savons que les jeunes sont souvent vulnérables et incertains quant à leur avenir. Ils sont très réceptifs à des messages à sens unique et à certaines influences négatives émanant de leur entourage et, de ce fait, ne font pas toujours les bons choix. De nombreux jeunes se fixent un but et sont prêts à s'investir afin de l'atteindre. Ils sont en permanence à la recherche d'expériences, de nouveaux défis, de nouvelles chances. Nous pouvons faire en sorte qu'ils mettent cette énergie positive à profit pour devenir des citoyens responsables".
La Reine passe des paroles aux actes en se rendant à l'Athénée Royal Serge Creuz à Molenbeek-Saint-Jean pour y découvrir le projet "Une étoile, un destin", une initiative de l'Organisation pour la Réussite et le Développement afin d'encourager les jeunes à réaliser leurs rêves. Le choix de Molenbeek-Saint-Jean n'est évidemment pas un hasard dans l'agenda de Mathilde.
Les 12 et 13 mai, le couple royal reçoit des membres des familles des victimes des attentats de Bruxelles au château de Laeken, à l'abri des caméras. Quelques jours plus tard, ils ont rencontré le personnel de l'aéroport d'Ostende qui avait dû gérer la déviation du trafic aérien vers cet aéroport régional suite à l'attentat de Bruxelles-National.
Quatre différences sont à noter par rapport à ses traditionnels discours de Noël et de la fête nationale. Le Roi était assis à son bureau, et non debout. Il a utilisé l'expression "Mathilde et moi" au lieu de l'habituel "La Reine et moi". Le drapeau belge était mis clairement en évidence derrière lui. Il n'y a pas eu de Brabançonne au début et à la fin du discours.
Dans les jours qui suivent, le couple royal se rend sur les lieux des deux attentats, participe à la cérémonie d'hommage des autorités belges devant le Parlement et à la minute de silence à la Commission Européenne (en présence du président Jean-Claude Juncker et du premier ministre français Manuel Valls), remercie le personnel des centres d'appel d'urgence 112 de Louvain et Bruxelles qui ont joué un rôle crucial dans la réaction rapide et efficace des services de secours. Nos souverains se rendent au chevet des blessés dans neuf hôpitaux du pays : Hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek, Hôpital Erasme, Hôpital Universitaire de Louvain, Hôpital Universitaire Saint-Pierre à Bruxelles, Hôpital Universitaire de Bruxelles sur le campus de Jette, Hôpital Jan Portaels à Vilvorde, Hôpital de Loverval à Charleroi, Hôpital Stuyvenbergh à Anvers, Hôpital Saint-Michel à Bruxelles. De passage en Europe, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'arrête à Bruxelles pour rencontrer le Roi et lui apporter le soutien des Etats-Unis.
Parmi les autres membres de la famille royale, la princesse Léa met un message de soutien sur son site Internet. Et le prince Laurent confie à VTM : "Parce que les dirigeants ont mal géré les affaires du monde, ce sont les gens ordinaires qui doivent souffrir. Aucune bombe n'explose au palais royal ou à l'Elysée, mais dans le métro où il y a forcément beaucoup plus de gens, ce que je ne peux pas supporter. C'est horrible et scandaleux. C'est parce que les politiciens au plus haut niveau ne se comprennent pas et ne comprennent pas ce que le peuple endure. Le problème ne se situe pas au niveau de la justice ou à celui de la police, mais bien à celui de la politique européenne et mondiale".
Suite à de nouvelles arrestations le 8 avril à Anderlecht, le Palais réagit sur Twitter : "Félicitations et merci à tous ceux qui ont permis d'interpeler deux présumés terroristes".
Un sondage paru à la mi-avril montre que 77% des Belges estiment que le couple royal a bien réagi suite aux attentats du 22 mars à Bruxelles.
Fin avril, le Roi se rend en métro de la Gare Centrale à la station Maelbeek qui venait d'être réouverte au public. Il reçoit aussi en audience le ministre de l'Intérieur Jan Jambon et le président de l'Exécutif des Musulmans de Belgique Salah Echallaoui.
Lors de la remise du Prix Reine Mathilde 2016, la souveraine déclare dans son discours : "Les événements tragiques qui ont récemment secoué notre pays nous ont rappelé d'une manière particulièrement pénible que nous devons accorder davantage d'attention à la place des jeunes dans la société. Nous savons que les jeunes sont souvent vulnérables et incertains quant à leur avenir. Ils sont très réceptifs à des messages à sens unique et à certaines influences négatives émanant de leur entourage et, de ce fait, ne font pas toujours les bons choix. De nombreux jeunes se fixent un but et sont prêts à s'investir afin de l'atteindre. Ils sont en permanence à la recherche d'expériences, de nouveaux défis, de nouvelles chances. Nous pouvons faire en sorte qu'ils mettent cette énergie positive à profit pour devenir des citoyens responsables".
La Reine passe des paroles aux actes en se rendant à l'Athénée Royal Serge Creuz à Molenbeek-Saint-Jean pour y découvrir le projet "Une étoile, un destin", une initiative de l'Organisation pour la Réussite et le Développement afin d'encourager les jeunes à réaliser leurs rêves. Le choix de Molenbeek-Saint-Jean n'est évidemment pas un hasard dans l'agenda de Mathilde.
Les 12 et 13 mai, le couple royal reçoit des membres des familles des victimes des attentats de Bruxelles au château de Laeken, à l'abri des caméras. Quelques jours plus tard, ils ont rencontré le personnel de l'aéroport d'Ostende qui avait dû gérer la déviation du trafic aérien vers cet aéroport régional suite à l'attentat de Bruxelles-National.
Lors du dîner de gala offert au couple royal jordanien lors de son voyage d'Etat en Belgique en mai, le roi Philippe déclare dans son discours :
"Votre visite vient à un moment où la Belgique ressent avec douleur les conséquences de l'instabilité au Moyen Orient. Les attentats du 22 mars dernier, revendiqués par le soi-disant Etat islamique, ont, après ceux de Paris, rendu très concrète et très proche la barbarie et l'ignominie. Des hommes et des femmes, citoyens innocents et pacifiques, en porteront à vie les lourdes séquelles. Le pays tout entier en est encore marqué.
Mais cette émotion collective ne nourrit ni peur, ni haine. Elle ne nous divisera pas. Au contraire, elle renforcera simplement notre détermination à combattre ces terroristes où qu'ils se trouvent. En Belgique, nos services de sécurité, qui ont déjà fait un travail merveilleux, poursuivront sans relâche leurs efforts pour détecter et démanteler les cellules terroristes. Au Moyen Orient, l'armée belge s'est engagée aux côtés de la Jordanie au sein de la coalition internationale contre Daesh. Dès le mois prochain, nos F16 devraient à nouveau être en action dans votre région. Votre visite aujourd'hui nous permet de réaffirmer avec force que nos deux pays sont partenaires dans cette lutte contre le terrorisme et la barbarie.
Dans votre message à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du prophète Mahomet et de Noël en décembre dernier, vous avez souligné l'harmonie qui règne en Jordanie entre les religions chrétiennes et musulmanes et les valeurs communes qui sont les leurs. Cette cohabitation dans la région d'origine des trois grandes religions du Livre est d'autant plus précieuse aujourd'hui qu'elle est directement menacée par les discours de haine des extrémistes et des idéologues de la violence. Que ce soit au Moyen Orient ou en Europe, le radicalisme nihiliste se nourrit abusivement de références religieuses.
Les extrémistes sont en réalité en rupture avec les sociétés dans lesquelles ils vivent. Notre principal défi - et il est de taille - est de faire triompher les valeurs d'ouverture, de dialogue et de respect entre hommes et femmes d'origines diverses, d'appartenances ethniques ou culturelles différentes. Ces valeurs sont ancrées dans nos sociétés à travers des convictions religieuses et philosophiques séculaires. C'est cette richesse que nous avons en commun qui est aujourd'hui menacée. Pour la préserver, nous devons construire et reconstruire les ponts entre tous ceux que nos pays hébergent. Plus que jamais, nos deux pays doivent unir leurs forces pour soutenir les dynamiques positives qui ont animé leurs populations par le passé et qui peuvent façonner un avenir fait de compréhension, d'harmonie et de paix".
Le 22 mai, deux mois jour pour jour après les attentats de Bruxelles, un hommage aux victimes est organisé dans la salle du Trône du palais royal, en présence de la famille royale, du gouvernement fédéral, des représentants des services de secours, des familles de victimes, etc. La cérémonie a débuté par la chanson "Imagine" de John Lennon reprise par le chanteur belge Getch Gaëtano.
Le Roi a prononcé le discours suivant lors de cet hommage :
"Il y a deux mois, 32 personnes, belges et étrangers, vivant ou travaillant ici, ont perdu la vie parce qu'elles se trouvaient tragiquement au mauvais moment au mauvais endroit. Leurs noms, leurs visages, leurs témoignages de vie nous ont tous profondément touchés. Ils resteront à jamais des parents, des frères et des sœurs, des amis, unis à nous, proches de nous.
Certains d'entre vous ont été blessés, marqués dans votre corps et dans votre esprit, par les crimes perpétrés ce 22 mars. Et vous, membres des services d'intervention, de sécurité et de santé, vous les bénévoles, vous qui avez donné sans compter pour sauver et aider. Vous aussi êtes marqués par ce que vous avez vécu. La Reine et moi avons déjà pu rencontrer beaucoup d'entre vous tous ici présents. Nous avons été émus par vos témoignages et par les récits de vos actions. Si nous sommes ici au palais, c'est pour vous exprimer le soutien et la reconnaissance de tout le peuple belge.
Guidés par le mal, les terroristes qui nous ont frappés ont voulu tuer, mutiler et faire souffrir. Par la souffrance directe qu'ils infligent, les terroristes cherchent en outre à faire peur et à diviser. Ils cherchent à détruire notre société, en la touchant en plein cœur, dans ce qui nous relie les uns aux autres.
En me rendant à la station de Maelbeek le mois passé, j'ai été impressionné par les messages laissés par des voyageurs et des passants sur les tableaux commémoratifs. On peut notamment y lire ceci : "Je n'ai plus de mots mais il me reste des pensées : je crois en nous pour un monde meilleur". Ou encore : "Ce matin, j'ai vécu l'horreur, l'innommable. J'ai aussi vécu et vu la solidarité, la vie dans les regards des personnes les plus touchées. J'ai été témoin de fraternité". Et puis ces trois phrases toutes simples mais tellement fortes : "Le cœur de l'humanité bat ici", "Tous ensemble pour que la vie continue"et "L'amour est plus fort que tout".
Ce que démontrent ces messages, tout comme ceux exprimés avec un infini courage par nombre d'entre vous, c'est une grande dignité dans l'épreuve. Ils ne s'arrêtent pas à la haine et à la vengeance. Ni à un appel à vivre de façon effrénée et égoïste sans penser au lendemain. Au contraire, ces messages sont l'expression du désir d'un monde meilleur, d'une foi en l'homme malgré l'horreur, d'une unité possible, et parfois même d'une promesse : nous construirons un monde meilleur. Pour eux (les victimes et leurs familles). Pour nous tous.
Nous avons montré que notre société était forte. Forte de votre courage, de vos valeurs, de votre dignité. Forte de ses liens qui se sont raffermis autour de vous en ces jours noirs. Vous n'avez pas cédé, pas plus que l'ensemble de notre société. Au contraire, la réponse de vos cœurs meurtris est pleine d'amour et de générosité. Et la réponse de notre société indignée a été responsable et solidaire. Elle est fondée sur un socle solide. Plutôt que de se laisser désarçonner, nous avons répondu par un appel à l'unité : "Tous ensemble", proclame le tableau de Maelbeek. Votre réaction et votre attitude, et celles de toute la population, montrent que notre pays peut compter sur des ressources inestimables. C'est sur elles que nous pouvons construire l'avenir.
Les événements nous demandent de prendre du recul. Dans des moments dramatiques comme ceux que nous avons vécus, le côté humain de la gestion de crise est cruciale. Ayons à cet égard une attention toute particulière pour l'accompagnement des familles touchées. Par ailleurs, même si la sécurité absolue n'existe pas, poursuivons nos efforts pour diminuer au maximum les risques. Continuons aussi à jeter de nouveaux ponts entre nous et à construire une société solidaire et ouverte. Il y a évidemment bien d'autres chantiers. Abordons-les lucidement et sereinement sans céder à l'autocritique stérile ni à la morosité.
Mais une autre façon de répondre à ce qui s'est passé, n'est-ce pas, pour nous tous, de se tourner vers notre cœur profond, chacun d'entre nous, et de nous demander : en quoi cela me concerne-t-il? Que puis-je faire, moi, pour rendre notre monde plus sûr, plus ouvert, plus humain? La réponse est claire : oui, j'ai une responsabilité dans notre vivre ensemble ; oui, je peux adopter un regard et une attitude valorisante ; oui, je peux agir pour raffermir les liens dans mon entourage. L'héroïsme discret et authentique que beaucoup d'entre vous ont démontré en ces circonstances exceptionnelles, en est un exemple. L'épreuve qui nous a touchée doit nous faire réagir. Prenons conscience de nos forces, corrigeons nos faiblesses et engageons-nous, chacun selon ses responsabilités, et tous ensemble, pour un monde meilleur".
Trois jours plus tard, la princesse Léa visite l'Amicale des Corps de Sauvetage de La Hulpe en compagnie de la marraine de cette asbl, la baronne Jacques Solvay de La Hulpe. L'ACS de La Hulpe a été rappelée en renfort lors des attentats de Bruxelles.
En juin, le Roi téléphone au roi Abdallah de Jordanie lorsque cinq agents de renseignement jordaniens sont tués dans une attaque. Le Palais réagit via Twitter aux attentats d'Istanbul en juin ("Force et courage au peuple turc, aux victimes et à leurs proches suite aux cruels attentats d'Istanbul") et de Nice en juillet ("Profondément choqués par le cruel attentat de Nice, les Belges sont solidaires de la France. Toutes nos pensées vont vers les victimes et leurs proches"). Début juillet, le Roi préside une réunion de travail sur la sécurité avec le procureur fédéral et des responsables de la Défense, de la Sûreté de l'Etat, de l'Organe de Coordination pour l'Analyse de la Menace, de la Police Fédérale et du centre de crise.
Pour la traditionnelle photo de famille estivale avec leurs enfants, le couple royal choisit le Musée de la Bande Dessinée et le Musée des Instruments de Musique à Bruxelles comme lieux des prises de vue. Une manière de soutenir le secteur touristique de la capitale qui connaît une forte baisse de fréquentation depuis les attentats.
Dans son discours de la fête nationale 2016, Philippe déclare : "Le courage auquel je pense est bien plus que de la témérité. Il surmonte les épreuves en s'appuyant sur ce qui est beau et grand. Il exprime une force intérieure qui rejette le confort du défaitisme. La Reine et moi avons, récemment encore, été témoins de ce courage, après les attentats terroristes du 22 mars. Vous, les blessés et les membres des familles touchées, avez réagi à cette épreuve avec une infinie dignité. Vous les membres des services de sécurité et d'intervention, vous avez agi avec un dévouement extraordinaire. Ce courage nous est donné en exemple. Il permet de garder confiance - en nous-mêmes, dans les autres et dans nos institutions - quand les crises se succèdent et ébranlent nos certitudes".
Pour la traditionnelle photo de famille estivale avec leurs enfants, le couple royal choisit le Musée de la Bande Dessinée et le Musée des Instruments de Musique à Bruxelles comme lieux des prises de vue. Une manière de soutenir le secteur touristique de la capitale qui connaît une forte baisse de fréquentation depuis les attentats.
Dans son discours de la fête nationale 2016, Philippe déclare : "Le courage auquel je pense est bien plus que de la témérité. Il surmonte les épreuves en s'appuyant sur ce qui est beau et grand. Il exprime une force intérieure qui rejette le confort du défaitisme. La Reine et moi avons, récemment encore, été témoins de ce courage, après les attentats terroristes du 22 mars. Vous, les blessés et les membres des familles touchées, avez réagi à cette épreuve avec une infinie dignité. Vous les membres des services de sécurité et d'intervention, vous avez agi avec un dévouement extraordinaire. Ce courage nous est donné en exemple. Il permet de garder confiance - en nous-mêmes, dans les autres et dans nos institutions - quand les crises se succèdent et ébranlent nos certitudes".